Null Charles-Edouard JEANNERET dit LE CORBUSIER (1887-1965)
La Danse, 1933
Colla…
Description

Charles-Edouard JEANNERET dit LE CORBUSIER (1887-1965) La Danse, 1933 Collages papiers Salubra et encre de Chine. Monogrammé et daté en bas à gauche. 27,4 x 39,3 cm Une attestation de Monsieur Éric Mouchet, en date du 20 février 2023, sera remise à l'acquéreur. Ce collage qui représente trois femmes en maillot de bain en train de danser, illustre les rares périodes de loisir que l'architecte s'accordait avec son épouse dans les années 1930, en général à Piquey sur le bassin d'Arcachon. Il est conçu à partir d'échantillons de papiers peints de la marque Salubra. C'est à la demande de cette marque suisse de papiers peints que Le Corbusier a imaginé une collection de teintes et de motifs (trame de pois et de carrés, croisillons) commercialisée sous son nom à partir de 1931. La création de cette gamme de papiers peints constitua une révolution dans l'oeuvre, tant plastique qu'architecturale de Le Corbusier. Alors qu'il préconisait à la fin des années 1920 une utilisation précise des couleurs dans l'architecture, il se confrontait à la difficulté d'obtenir sur les chantiers les teintes exactes qu'il souhaitait car les peintures étaient à l'époque mélangées sur place par les artisans. Le Corbusier considéra alors les papiers Salubra, quand ils furent commercialisés, comme " de la peinture en rouleau " qui apportait la garantie de teintes fiables toujours identiques. Dans le domaine plastique, il apparait que c'est grâce aux échantillons qu'il avait sous la main, de papiers de cette gamme conçue par lui, que Le Corbusier eut l'idée de commencer à réaliser des collages, dits plus tard " Papiers collés ". Les collages actuellement identifiés qui mettent en œuvre des fragments de papier Salubra de la gamme de 1931 sont au nombre de 15, tous réalisés entre 1933 et 1938, et celui-ci étant le seul connu de 1933 est vraisemblablement le premier collage de l'artiste. Le Centre Pompidou en conserve un plus petit et sur un sujet plus technique (Esquisse de " Mural " pour le Pavillon des temps nouveaux, inv. AM 1999-2-73). La pratique du collage par Le Corbusier s'accentua Après-Guerre, et influença considérablement sa peinture et son architecture, mais également ses estampes et ses tapisseries. Stylistiquement, cette œuvre à la gestuelle outrée est très typique d'une série d'œuvres que l'artiste peint entre 1932 et 1933. Représentant généralement un groupe de femmes nues, dansant ou se reposant auprès d'une barque, ces œuvres aux gestes débridés et expressionnistes évoquent également les dessins de sportifs que Willi Baumeister trace à la même période. Les deux hommes se connaissaient bien, Baumeister ayant suivi le chantier des maisons construites par Le Corbusier à Weissenhof à Stuttgart en 1927.

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Charles-Edouard JEANNERET dit LE CORBUSIER (1887-1965) La Danse, 1933 Collages papiers Salubra et encre de Chine. Monogrammé et daté en bas à gauche. 27,4 x 39,3 cm Une attestation de Monsieur Éric Mouchet, en date du 20 février 2023, sera remise à l'acquéreur. Ce collage qui représente trois femmes en maillot de bain en train de danser, illustre les rares périodes de loisir que l'architecte s'accordait avec son épouse dans les années 1930, en général à Piquey sur le bassin d'Arcachon. Il est conçu à partir d'échantillons de papiers peints de la marque Salubra. C'est à la demande de cette marque suisse de papiers peints que Le Corbusier a imaginé une collection de teintes et de motifs (trame de pois et de carrés, croisillons) commercialisée sous son nom à partir de 1931. La création de cette gamme de papiers peints constitua une révolution dans l'oeuvre, tant plastique qu'architecturale de Le Corbusier. Alors qu'il préconisait à la fin des années 1920 une utilisation précise des couleurs dans l'architecture, il se confrontait à la difficulté d'obtenir sur les chantiers les teintes exactes qu'il souhaitait car les peintures étaient à l'époque mélangées sur place par les artisans. Le Corbusier considéra alors les papiers Salubra, quand ils furent commercialisés, comme " de la peinture en rouleau " qui apportait la garantie de teintes fiables toujours identiques. Dans le domaine plastique, il apparait que c'est grâce aux échantillons qu'il avait sous la main, de papiers de cette gamme conçue par lui, que Le Corbusier eut l'idée de commencer à réaliser des collages, dits plus tard " Papiers collés ". Les collages actuellement identifiés qui mettent en œuvre des fragments de papier Salubra de la gamme de 1931 sont au nombre de 15, tous réalisés entre 1933 et 1938, et celui-ci étant le seul connu de 1933 est vraisemblablement le premier collage de l'artiste. Le Centre Pompidou en conserve un plus petit et sur un sujet plus technique (Esquisse de " Mural " pour le Pavillon des temps nouveaux, inv. AM 1999-2-73). La pratique du collage par Le Corbusier s'accentua Après-Guerre, et influença considérablement sa peinture et son architecture, mais également ses estampes et ses tapisseries. Stylistiquement, cette œuvre à la gestuelle outrée est très typique d'une série d'œuvres que l'artiste peint entre 1932 et 1933. Représentant généralement un groupe de femmes nues, dansant ou se reposant auprès d'une barque, ces œuvres aux gestes débridés et expressionnistes évoquent également les dessins de sportifs que Willi Baumeister trace à la même période. Les deux hommes se connaissaient bien, Baumeister ayant suivi le chantier des maisons construites par Le Corbusier à Weissenhof à Stuttgart en 1927.

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