Maxime MAUFRA (1861-1918) "Pont Aven le moulin Simonou" hst sbd datée 1891 48x64 Avec Henry Moret et Gustave Loiseau, Maxime Maufra forme un trio célèbre au sein de l’une des composantes aujourd’hui bien reconnue de l’Ecole de Pont-Aven : celle des artistes qui ont propagé avec bonheur le meilleur de l’Impressionnisme en Bretagne. Heureuse coïncidence, au moment où Claude Monet peint plusieurs chefs-d’œuvre en 1886 sur les côtes de Belle-Ile, Paul Gauguin peint à Pont-Aven avec une technique encore très zébrée «  les lavandières au Moulin Simonou » (musée d’Orsay). Si le sujet de la toile de Gauguin nous intéresse, c’est précisément parce que Maufra choisit de décrire le même motif mais, en inversant cette fois-ci le point de vue. Lorsqu’il peint cette toile en 1891, Maufra a déjà rencontré l’inventeur du Synthétisme l’année précédente et fréquente avec assiduité la petite colonie artistique (Filiger, Sérusier, …) de l’auberge de Marie Henry au Pouldu. Au cours de cette année 1891, plusieurs chefs-d’œuvre voient le jour comme «  les Goémons jaunes » (Fondation Rau, Zurich), «  la Récolte des goémons » (musée d’Arts de Nantes) et ce «  Moulin Simonou » peint non loin de l’entrée du port de Pont-Aven. Privilégiant un cadrage resserré, Maufra souligne avec force le charme champêtre de ce site qui entremêle l’activité du moulin au rythme de l’eau. Les touches dansantes de la rivière créent un rythme entraînant qui s’éclaire des reflets des ombres de la végétation ou des rochers. Laissant libre cours à la liberté de la touche, il compose une vibrante harmonie de gris bleutés et s’essaie à enhardir la gamme des verts. Les vibrations qui animent le feuillage des peupliers sont ainsi admirables de sensibilité. Enfin, plusieurs notations rougeoyantes viennent réchauffer ce petit monde parfaitement accordé. Après Gauguin, Maufra nous offre dans cette séduisante toile une version totalement renouvelée d’un site typique de Pont-Aven. (+ photo du Paul Gauguin)