Raoul DUFY (Le Havre 1877 - Forcalquier 1956) Projet pour la Fée électricité, 19…
Description

Raoul DUFY (Le Havre 1877 - Forcalquier 1956)

Projet pour la Fée électricité, 1937 Gouache sur papier avec mise au carreau 49 x 64 cm à la vue Signé en bas à droite partiellement lisible Raoul Dufy Annoté sur le côté gauche Lemonnier... Dufay...Guillaume Gilbert 1603 Arte maquetica Provenance : Vente Palais Galliera, Paris 6 juin 1967,n°52 reproduit Vente Palais Galliera, Paris, 9 décembre 1969, n°9 reproduit Collection particulière Bibliographie : Fanny Guillon-Laffaille, Raoul Dufy, Catalogue raisonné des aquarelles, gouaches et pastels, Tome 2, Edition Louis Carré, Paris 1982, tome 2, n°1931 reproduit p.318 En 1937, Paris accueille l’Exposition internationale des arts et techniques appliqués à la vie moderne. Il s’agit de la plus grande manifestation publique de la modernité industrielle de la première moitié du XXe siècle. En effet, au moment où se produit une réelle « effervescence technologique » dans le monde, cette exposition est un écrin privilégié pour les différentes nations qui y participent d’illustrer ce que représente des notions clés, telles que la modernité, le progrès ou, de manière plus nuancée, l’innovation technique et technologique. À Paris, cet élan de modernité se manifeste dans le déploiement d’un réseau électrique. Dès l’Exposition universelle de 1889, sous la pression de l’opinion publique, le Conseil municipal de la ville de Paris décide de la création d’un réseau de distribution d’électricité. Ce réseau est alors confié à six sociétés sous forme de concessions et divisé en huit secteurs électriques entre Paris et sa banlieue. De 1907 à 1913, afin d’optimiser les coûts de production et de transport d’électricité, les concessions sont réunifiées et confiées à « l’Union des Secteurs ». Le 1er janvier 1914, selon cette même quête d’efficacité, est créée une seule et unique société : la Compagnie parisienne de distribution d’électricité (CPDE). Cette dernière prend alors la suite des six concessionnaires et jouit du monopole de l’éclairage public à Paris. À partir de 1930, afin de faire face au besoin accrue en énergie électrique, la CPDE se consacre exclusivement au transport de l’électricité. Pour ce faire, la compagnie développe des interconnexions entre les usines de production et les sous-stations chargées de transformer et de rendre conforme le réseau électrique. Ainsi, cette réorganisation permet d’étendre l’accès à l’électricité. Comme le montre la retranscription d’un entretien avec Sophie Krebs, conservateur général au Musée d’Art moderne de Paris : « Entre 1918 et 1938, la couverture électrique en France a bondi de 77% : […] près de 90% des communes françaises sont raccordées au réseau. Toutefois, ce raccordement ne touche pas tous les foyers à titre individuel : il faudra attendre la fin des années 1950 pour cela. » En prévision de l’Exposition internationale de 1937, le 07 juillet 1936, la Compagnie parisienne de distribution d’électricité commande à Raoul Dufy un décor monumental pour le mur du hall du Palais de la Lumière et de l’Électricité. À cette époque, le nom de l’artiste est déjà très connu du public et raisonne tout particulièrement dans le cercle du fauvisme. En raison de son style décoratif et onirique, des entreprises font appel à ses talents afin de créer des décors uniques. Ainsi, lorsque la CPDE sollicite Dufy pour le Palais de la Lumière et de l’Électricité, ce dernier a déjà une grande expérience de la commande. Ce palais, édifié par Robert Mallet-Stevens sur le Champ-de-Mars, présente une architecture avant-gardiste, s’affirmant « comme le modèle le plus visionnaire » de cet événement, selon Barbara Basting actuellement à la tête du secteur Arts plastiques du département Culture de la ville de Zurich. En effet, d’après cette dernière : « Le contraste avec les constructions pompeuses et triomphantes de l’Allemagne et de l’Union soviétique qui dominaient le Champ de Mars rehaussait encore l’élégance et la rigueur du projet de Robert Mallet-Stevens […]. Non qu’il ait été exempt de superlatifs : sa tour supportait la lanterne du tout nouveau phare d’Ouessant, qui était alors le plus puissant du monde. Sur l’esplanade, un arc lumineux d’où jaillissaient des étincelles renforçait sa dimension spectaculaire. Nul ne pouvait se méprendre sur le message de cette orgie de lumières : voici l’avenir, et pour cet avenir, il faudra de l’électricité. ». À l’image de ce Palais de la Lumière et de l’Électricité, l’œuvre commandée auprès de Raoul Dufy par le directeur de la CPDE, Charles Malégarie, s’inscrit dans une politique de mécénat active et se veut être au service du progrès scientifique. Il s’agit d’une retranscription de la modernité française et de toute l’inventivité du génie humain. Si l’objectif du projet de Dufy revêt une portée scientifique, celui-ci est également sociétal puisqu’il rejoint les attentes du Front Populaire, à la tête du gouvernement entre mai 1936 et avril 1938. Comme l

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