BERLIOZ Hector (1803-1869) L.A.S. « H B. », Paris 26 septembre [1843], à sa soeu…
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BERLIOZ Hector (1803-1869)

L.A.S. « H B. », Paris 26 septembre [1843], à sa soeur Nanci PAL à la Côte Saint-André ; 4 pages in-8 avec adresse (petite déchirure par bris du cachet). Belle lettre familiale, parlant de ses feuilletons de critique musicale. [Le 19 septembre, est mort son oncle Auguste Berlioz. Pendant ce mois de septembre, Berlioz compose l'Ouverture du Carnaval romain, et le Journal des Débats publie en feuilleton son Voyage musical en Allemagne.] Il s'attendait à « la triste nouvelle [...] notre pauvre oncle était déjà dans un fort triste état plusieurs jours avant de quitter Paris ; quand ensuite il s'est trouvé dans l'impossibilité de quitter son lit, il n'a pas voulu laisser connaître cette aggravation de sa maladie, et dès ce moment on n'a plus pu le voir. [...] J'espère que notre pauvre père aura supporté ce nouveau coup avec la résignation qu'il a eu si souvent à exercer depuis quelques années, et qu'en tout cas, Camille et toi vous l'aurez soutenu de votre mieux. Adèle [Suat, son autre soeur] pourra-t-elle venir passer quelques jours au moins à la Côte ? J'en doute. Quant à moi, je suis trop loin, trop esclave et trop triste ; je serais une mauvaise société pour mon père dont la philosophie est déjà fort peu riante et n'a pas besoin d'être tournée vers le côté sombre des choses ». Sa femme Henriette [Harriet] est malade « et se tourmente beaucoup bien que son état n'ait rien de grave ». Puis il réfute le calcul d'Adèle au sujet du produit de ses articles : « Comment se fait-il que tu ne saches pas encore que je suis payé au Jal des Débats par article et non par lignes ? Un feuilleton de 8 (ou de 12) colonnes me vaut cent francs, mais s'il n'a que 4 colonnes on ne le paye que cinquante francs. J'ai été payé autrefois par l'Europe Littéraire 50c la ligne ; ce généreux journal n'a pas vécu longtemps. Le Jal des Débats est pourtant celui de toutes les feuilles de ce genre qui paye le mieux ; DUMAS aura peut-être fait quelques conventions particulières avec la Presse, conventions que je ne puis ni ne dois imposer au Jal des Débats ». Le public croit qu'il touche de grosses sommes pour ses articles : « Ces lettres ont une grande vogue parmi le monde artiste et lettré, on me dit de toutes parts : Vous avez à votre tour Vos petits mystères de Paris, c'est un succès à la manière de SUE, etc. ; - et je ne puis encore trouver un libraire pour m'acheter deux volumes où ces lettres doivent figurer. La plupart de ces prudents industriels trouvent que cela s'adresse à un public trop restreint, le public musical et lettré. S'il s'agissait d'un Roman à la façon de Paul de Kock, lisible surtout pour les cuisinières, j'aurais déjà fait une très bonne affaire. Ils ont raison. En attendant il y a déjà six ou sept traductions et contrefaçons de ces lettres en Belgique et en Allemagne. Il est toujours agréable de savoir qu'on est utile aux autres quand on ne peut l'être à soi »... Correspondance, t. III, n° 851.

BERLIOZ Hector (1803-1869)

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