Null Rare groupe en ivoire sculpté en bas-relief avec infimes traces de polychro…
Description

Rare groupe en ivoire sculpté en bas-relief avec infimes traces de polychromie représentant la Pâmoison de la Vierge. Au centre, la Vierge évanouie est soutenue par saint Jean derrière elle qui lève son regard vers la droite; deux saintes Femmes sont auprès d'elle, les mains jointes ou croisées sur la poitrine; trois personnages dominent la composition, un homme au visage barbu coiffé d'un bonnet, muni d'une lance, saint Longin?, derrière lui, un prêtre juif reconnaissable à son chapeau pointu et, à droite, un soldat en armure, la tête laurée et tenant un badelaire de sa main gauche. Franco-bourguignon, vers 1400/1420 Hauteur: 16,5 cm - Largeur: 9,7 cm - Epaisseur: 1,6 cm - Poids: 260 g (petits manques, fente) Provenance: Ancienne collection privée, Nantes Ce beau et rare groupe est à rapprocher d'un corpus d'ivoires, généralement de petite, voire de très petite taille, souvent polychromés, que l'on situe selon les notices des catalogues, soit à Paris, soit en Bourgogne, soit dans les Pays-Bas du sud ou ceux du nord, plus précisément à Utrecht, soit encore dans le nord de la France. Cette production est également limitée dans le temps, de 1400 à 1450 environ et fait donc suite à l'abondante activité qu'ont connue les ateliers d'ivoiriers sous le règne de Charles V. Les qualités de facture peuvent être inégales, dénotant souvent une rapidité d'exécution. Si on trouve dans la plupart des grands musées des médaillons ou des plaquettes, parfois ajourés, ces oeuvres n'excèdent généralement pas quelques centimètres. C'est le cas d'une Descente de croix située à Paris, vers 1400-1410, du Victoria and Albert Museum dont l'iconographie n'est pas très éloignée de cette Pâmoison (inv. n° 605-1902, fig.a). Parmi les acteurs de la scène, on observe également des personnages au chapeau pointu, un autre au bonnet à la pointe couchée et l'énigmatique soldat en armure à la tête laurée. Ici, nous sommes en présence d'un groupe d'une toute autre proportion, d'un sujet cohérent, partie d'une grande Crucifixion, en pendant à un autre groupe, placé de l'autre côté de la croix, vraisemblablement constitué de spectateurs, comme on peut en voir sur les retables flamands. Seuls deux autres ivoires peuvent être mis en relation avec ce groupe de la Pâmoison trouvé dans une succession nantaise, constituant également chacun un élément d'un sujet plus important: un Ange de l'Annonciation visible dans les collections du musée de l'Ermitage à Saint-Pétersbourg (inv.n° 2920, fig.b) et une Vierge d'une Nativité conservée au British Museum (inv. n° 1856,0623.41, fig.c); l'Ange fait 11,4 cm x 5,5 cm et la Vierge 14,7 cm x 7 cm. Ces trois ivoires ont été réalisés selon toute vraisemblance dans un même atelier. On remarque notamment les nimbes bordés de perles, une représentation similaire de la chevelure chez l'Ange Gabriel et le saint Jean de la Pâmoison, un traitement semblable de la tête de Marie avec ses joues pleines, son petit nez légèrement retroussé et son menton lourd. On observe également une recherche dans les drapés avec une succession serrée des plis ou des retombées marquées par une certaine souplesse et lourdeur. Une raideur est cependant à dénoter dans la facture du groupe qui est exempte des deux autres. Plusieurs détails permettent de placer la réalisation de cette Pâmoison dans les premières décennies du XVe siècle, époque confortée par les résultats de l'analyse au C14 effectuée sur le matériau. Le couvre-chef du porteur de lance, sorte de bonnet à l'extrémité rabattue, renvoie à la mode du début de ce siècle comme le montre le personnage de la tapisserie de l'Offrande du coeur conservée au musée du Louvre, datée des années 1400-1410 (fig.d); c'est aussi cette coiffure que portent souvent les personnages contemporains de Jean sans Peur sur les miniatures, également les prophètes sur les représentations de l'époque comme ceux qui soutenaient la chasse de l'abbaye de Saint- Germain-des-Près (Musée de Cleveland, inv.64.360, fig.e) ou ceux attribués au Maître du retable de Hakendover que l'on peut voir au musée de la ville de Bruxelles, des années 1401 et 1402 (fig.f). Les historiens de l'art ont beaucoup de difficultés à situer avec certitude l'atelier, ou les ateliers, à l'origine de ces ivoires du début du XVe siècle. Danièle Gaborit-Chopin, éminente spécialiste des ivoires médiévaux, conclut à un “noyau parisien ou franco-bourguignon, vers 1400”, dans le chapitre consacré à cette production dans le catalogue Paris 1400. Il semble que cette belle Pâmoison vienne conforter cette dernière hypothèse tant certains détails renvoient à l'art d'un Claus de Werve, au service des ducs de Bourgogne: dureté des traits des visages masculins avec leur mâchoire carrée - le faciès de l'homme au bonnet est ainsi caractéristique - et le recours au drapé pour dissimuler les mains, récurant dans l'art bourguignon, comme la main droite de Jean soutenant un des bras de la Vierge invisible sous le voile.

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Rare groupe en ivoire sculpté en bas-relief avec infimes traces de polychromie représentant la Pâmoison de la Vierge. Au centre, la Vierge évanouie est soutenue par saint Jean derrière elle qui lève son regard vers la droite; deux saintes Femmes sont auprès d'elle, les mains jointes ou croisées sur la poitrine; trois personnages dominent la composition, un homme au visage barbu coiffé d'un bonnet, muni d'une lance, saint Longin?, derrière lui, un prêtre juif reconnaissable à son chapeau pointu et, à droite, un soldat en armure, la tête laurée et tenant un badelaire de sa main gauche. Franco-bourguignon, vers 1400/1420 Hauteur: 16,5 cm - Largeur: 9,7 cm - Epaisseur: 1,6 cm - Poids: 260 g (petits manques, fente) Provenance: Ancienne collection privée, Nantes Ce beau et rare groupe est à rapprocher d'un corpus d'ivoires, généralement de petite, voire de très petite taille, souvent polychromés, que l'on situe selon les notices des catalogues, soit à Paris, soit en Bourgogne, soit dans les Pays-Bas du sud ou ceux du nord, plus précisément à Utrecht, soit encore dans le nord de la France. Cette production est également limitée dans le temps, de 1400 à 1450 environ et fait donc suite à l'abondante activité qu'ont connue les ateliers d'ivoiriers sous le règne de Charles V. Les qualités de facture peuvent être inégales, dénotant souvent une rapidité d'exécution. Si on trouve dans la plupart des grands musées des médaillons ou des plaquettes, parfois ajourés, ces oeuvres n'excèdent généralement pas quelques centimètres. C'est le cas d'une Descente de croix située à Paris, vers 1400-1410, du Victoria and Albert Museum dont l'iconographie n'est pas très éloignée de cette Pâmoison (inv. n° 605-1902, fig.a). Parmi les acteurs de la scène, on observe également des personnages au chapeau pointu, un autre au bonnet à la pointe couchée et l'énigmatique soldat en armure à la tête laurée. Ici, nous sommes en présence d'un groupe d'une toute autre proportion, d'un sujet cohérent, partie d'une grande Crucifixion, en pendant à un autre groupe, placé de l'autre côté de la croix, vraisemblablement constitué de spectateurs, comme on peut en voir sur les retables flamands. Seuls deux autres ivoires peuvent être mis en relation avec ce groupe de la Pâmoison trouvé dans une succession nantaise, constituant également chacun un élément d'un sujet plus important: un Ange de l'Annonciation visible dans les collections du musée de l'Ermitage à Saint-Pétersbourg (inv.n° 2920, fig.b) et une Vierge d'une Nativité conservée au British Museum (inv. n° 1856,0623.41, fig.c); l'Ange fait 11,4 cm x 5,5 cm et la Vierge 14,7 cm x 7 cm. Ces trois ivoires ont été réalisés selon toute vraisemblance dans un même atelier. On remarque notamment les nimbes bordés de perles, une représentation similaire de la chevelure chez l'Ange Gabriel et le saint Jean de la Pâmoison, un traitement semblable de la tête de Marie avec ses joues pleines, son petit nez légèrement retroussé et son menton lourd. On observe également une recherche dans les drapés avec une succession serrée des plis ou des retombées marquées par une certaine souplesse et lourdeur. Une raideur est cependant à dénoter dans la facture du groupe qui est exempte des deux autres. Plusieurs détails permettent de placer la réalisation de cette Pâmoison dans les premières décennies du XVe siècle, époque confortée par les résultats de l'analyse au C14 effectuée sur le matériau. Le couvre-chef du porteur de lance, sorte de bonnet à l'extrémité rabattue, renvoie à la mode du début de ce siècle comme le montre le personnage de la tapisserie de l'Offrande du coeur conservée au musée du Louvre, datée des années 1400-1410 (fig.d); c'est aussi cette coiffure que portent souvent les personnages contemporains de Jean sans Peur sur les miniatures, également les prophètes sur les représentations de l'époque comme ceux qui soutenaient la chasse de l'abbaye de Saint- Germain-des-Près (Musée de Cleveland, inv.64.360, fig.e) ou ceux attribués au Maître du retable de Hakendover que l'on peut voir au musée de la ville de Bruxelles, des années 1401 et 1402 (fig.f). Les historiens de l'art ont beaucoup de difficultés à situer avec certitude l'atelier, ou les ateliers, à l'origine de ces ivoires du début du XVe siècle. Danièle Gaborit-Chopin, éminente spécialiste des ivoires médiévaux, conclut à un “noyau parisien ou franco-bourguignon, vers 1400”, dans le chapitre consacré à cette production dans le catalogue Paris 1400. Il semble que cette belle Pâmoison vienne conforter cette dernière hypothèse tant certains détails renvoient à l'art d'un Claus de Werve, au service des ducs de Bourgogne: dureté des traits des visages masculins avec leur mâchoire carrée - le faciès de l'homme au bonnet est ainsi caractéristique - et le recours au drapé pour dissimuler les mains, récurant dans l'art bourguignon, comme la main droite de Jean soutenant un des bras de la Vierge invisible sous le voile.

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