[MEURDRAC (Marie)]

La Chymie charitable et facile, en faveur des Dames. Paris, Se vend rüe des Billettes, où il y aura pareilles Affiches, 1656 [1666]. In-12, veau brun, dos orné (Reliure de l'époque). Édition originale du premier traité de chimie publié par une femme - et destiné aux femmes. Dédié à la comtesse de Guiche, l'ouvrage offre de nombreux remèdes pour la guérison des maladies, la conservation de la santé et plusieurs rares secrets en faveur de ces dames, lesquels sont rassemblés dans la sixième et dernière partie qui se présente comme un traité de cosmétique : eaux simples distillées pour l'embellissement du visage, pommades, huiles, poudres, etc. Chimiste paracelsienne, Marie Meurdrac se révèle aussi être une fervente féministe qui défend l'égalité des sexes. Dans l'avant-propos, on apprend qu'elle hésita durant deux années avant de publier son livre, ayant peur de la censure générale et surtout parce que «les hommes méprisent & blasment tousiours les productions qui partent de l'esprit d'une femme», et elle ajoute : «les Esprits n'ont point de sexe, & que si ceux des femmes estoient cultivez comme ceux des hommes, & que l'on employast autant de temps & de dépense à les instruire, ils pourroient les égaler». La date 1656 sur la page de titre est une coquille : l'édition a bien été publiée en 1666 comme le suppose l'extrait du privilège qui est daté 1665. Des rousseurs, petits trous touchant certains feuillets. Reliure restaurée.