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François BOUCHER Paris, 1703 - 1770 Le petit alchimiste ou allégorie de la Chimie Huile sur toile Signée et datée 'F Boucher 1769' dans le bas The little Alchemist, oil on canvas, signed and dated, by Fr. Boucher 63 x 51,50 cm (24,80 x 20,28 in.) Provenance : Probablement vente anonyme; Paris, 28 mai 1863, n° 48 ; Collection Joseph Fau; Sa vente, Paris, Hôtel Drouot, 9 mars 1874, n° 25 ; Vente anonyme; Paris, Hôtel Drouot, 17 avril 1875, n° 5 ; Collection Auguste Sichel ; Sa vente, Paris, Hôtel Drouot, 1-5 mars 1886, n° 179 (à Stettiner) ; Collection Alfred Beurdeley; Sa vente, Paris, 18 décembre 1955, n° 5 ; Collection Sir Charles Hedworth Mills, 4th Baron Hillingdon ; Collection particulière, Londres, jusqu'en 1951; Chez Wildenstein, Londres et New York ; Vente anonyme; Londres, Sotheby's, 5 décembre 2013, n° 208 Expositions : 'The Story of Medicine in Art', Milwaukee, Art Institute, 11 septembre-25 octobre 1953, n°498 'François Boucher', New York, Wildenstein, 12 novembre-19 décembre 1980, n°37 'François Boucher', Tokyo, Metropolitan Museum of Art; Kumamoto, Prefectural Museum of Art, 24 avril-22 août 1982, n°70 Bibliographie : Louis Soullié et Charles Masson in André Michel, 'François Boucher', Paris, 1906, p. 68, n° 1231 Pierre de Nolhac, 'François Boucher, premier peintre du roi', Paris, 1907, p. 144 Alexandre Ananoff, 'François Boucher', Lausanne - Paris, 1976, II, p. 200 (repr. coul.), 288, 289, n° 663, fig. 1737 Alexandre Ananoff, 'L'opera completa di Boucher', Milan, 1980, p. 141, n° 701, repr. tav. LV Commentaire : François Boucher fait partie de ces artistes qui connurent dès leur vivant une immense notoriété. Son nom est aujourd'hui encore indissociable de l'idée d'une esthétique associée au règne de Louis XV et au goût de Madame de Pompadour, celle d'une vision du monde légère, gaie, souvent teintée de volupté, dans des paysages aux coloris frais, le tout servi par une touche généreuse dégageant une puissante séduction. L'ensemble de ces caractéristiques allié à une production extrêmement féconde et d'une grande diversité au cours d'une longue carrière font de François Boucher - pour reprendre les mots des Goncourt - " un de ces hommes qui signifient le goût d'un siècle, qui l'expriment, le personnifient et l'incarnent. Le goût français s'est manifesté en lui dans toute la particularité de son caractère : Boucher en demeurera non seulement le peintre, mais le témoin, le représentant, le type1. " Dès le début de sa carrière, Boucher développa rapidement un goût prononcé pour le paysage, donnant un nouveau souffle au genre de la pastorale galante. Les amours oiseleurs et les bergères faussement innocentes ne sont cependant pas les seules figures à égayer ces scènes de genre champêtres de François Boucher, qui élabore à partir de la fin des années 1740 une sorte de synthèse entre les deux : ce que l'on appellera dans les arts décoratifs les " Enfants Boucher ". Il s'agit de fillettes et de garçonnets s'adonnant à des activités du quotidien, mangeant de la bouillie, blanchissant le linge, jouant avec des animaux, jardinant… Ces charmantes figures d'enfants en habit de paysans connurent un vif succès et vinrent peupler les dossiers des fauteuils en tapisserie, les dessus des commodes sous la forme de biscuits de Sèvres, les assiettes, les planches gravées et les toiles comme celle que nous présentons. Ce jeune garçon dans son laboratoire de fortune, qui semble surpris par le résultat d'une expérience risquée, est un bel exemple de ces compositions enfantines inventées par François Boucher. Daté des dernières années de sa carrière, il détourne un thème cher à la peinture nordique du XVIIe siècle et reprend en la modifiant légèrement une allégorie de la Chimie imaginée pour un cycle décoratif probablement peint pour la marquise de Pompadour vers 1760 et conservé en partie à la Frick Collection de New York. Nous remercions Monsieur Alastair Laing de nous avoir aimablement confirmé l'authenticité de ce tableau d'après photographie. 1. 'L'Art du XVIIIe siècle', vol. I, Paris, 1873, p. 177

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