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Attribué à Guillaume-Ignace KERRICX le Jeune Anvers, 1682 - 1745 Saint Joseph et l'Enfant Jésus Fort relief en bois sculpté et ciré Porte une étiquette en flamand retraçant la provenance de la sculpture au verso Hauteur : 63 cm Saint Joseph and the infant Jesus, sculpted and waxed wood, attr. to Gu. I. Kerricx the Younger H. 24,80 in. Provenance : (selon l'étiquette au verso) : Famille Valé ; Ecole des Jésuites de Turnhout ; Famille Delangh ; Famille Schoenmakers ; Famille Hendricks Commentaire : Réalisé avec l'élégance et la vigueur caractéristiques de la sculpture anversoise baroque, saint Joseph est représenté comme un homme mûr et sage accompagné de l'Enfant Jésus. La proximité entre le père terrestre du Christ et son fils offre un brillant exemple de l'évolution de l'iconographie du saint, qui obtient une dimension accessible et une autonomie dès la fin du Moyen-Âge insufflée par les interrogations concernant son culte engagées par Jean Gerson. Par son individualisation iconographique et dévotionnelle, le mari de la Vierge parvient à s'émanciper du rôle secondaire qui est le sien dans les Évangiles, donnant alors lieu à de nouvelles représentations telles que celle de 'Saint Joseph et l'Enfant Jésus'. Son rôle d'éducateur est particulièrement mis en avant par les Jésuites qui contribuent fortement à la diffusion de son image au début du XVIIIe siècle. L'artiste parvient dans cette œuvre à matérialiser l'intimité filiale et à conférer toute son humanité au Christ par son union familiale et adoptive avec Joseph. Vêtu de riches vêtements contemporains, fait rare pour être souligné, le saint regarde Jésus qui se tourne, lui, vers le spectateur, en un puissant jeu de regards qui invite à la méditation. On peut attribuer cet important groupe à l'artiste anversois Guillaume-Ignace Kerricx dont les multiples talents lui permirent de s'exprimer aussi bien dans la peinture, la sculpture, l'architecture et la poésie. Apprenti chez son père Guillaume Kerricx l'Ancien (1652-1719), il est adepte d'une sculpture baroque classicisante avec un goût prononcé pour le mouvement et le dynamisme des figures que l'on retrouve ici. Il s'attache tout particulièrement au jeu des regards et aux expressions des visages. La construction en applique ainsi que le retour du drapé à la droite du père du Christ laisse supposer que l'œuvre devait s'inscrire dans une architecture ou un meuble religieux. On retrouve ce type de composition soutenant, par exemple, la 'chaire de vérité' exécutée par Kerricx en 1738 dans l'église Saints-Sulpice-et-Denis à Diest.

paris, France