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Odilon Redon (1840-1916), "Christ", 1887, lithographie sur chine appliquée, signée dans la plaque, édition de 25 exemplaires, imprimeur A. Lemercier, Paris, 33,5x27 cmBibliographie: André Mellerio, Odilon Redon, Estampe-The Graphic work, catalogue raisonné, Ed. Alan Hyman, San Francisco, 2001, n°71, ill. p.157" Une tête imberbe vue de face, aux yeux dilatés par la souffrance, au front couronné d'épines. Rien ne rappelle ici l'aspect du Christ traditionnel.  Tirage à 25 exemplaires sur Chine appliqué, par Lemercier et Cie, à Paris. Format demi-colombier. Épuisé. Un premier état existe, mais n'a pas été mis en circulation. - Dessin antérieur, ayant fait partie de la collection de M. Deman à Bruxelles. " p. 100-101Provenance: André Gide, puis collection Catherine GideQuand Gide lit A Rebours de Huysmans en 1889, il trouve au chapitre V une longue description des dessins de Redon qui, à cette époque est déjà connu, sinon célèbre, pour ses lithographies et fusains qu'il appelle ses « noirs », et qui expriment diverses hantises et angoisses, comme cette « Araignée » qu'il a réalisée en 1881. Ses illustrations de Poe et de Flaubert, puis de Verhaeren, l'imposent dans les milieux symbolistes comme un explorateur de l'inconscient et de l'invisible. Il fréquente les mardis de la rue de Rome, chez Mallarmé, et c'est là que Gide, introduit par Barrès et Pierre Louÿs, à la suite de la parution de ses Cahiers d'André Walter, dut faire sa connaissance. Redon remercie avec enthousiasme et admiration l'envoi, en 1893 du Voyage d'Urien de Gide illustré par Maurice Denis. C'est à ce moment-là que Gide commence à acquérir des oeuvres de Redon. Et Gide de féliciter Redon pour sa nouvelle suite de la Tentation de Saint-Antoine en 1896 (lot 133). Les échanges artistiques, intellectuels et amicaux entre les deux hommes se poursuivront jusqu'à la mort d'Odilon Redon en 1916.

geneve, Suisse