DURAS (Marguerite). Le Marin de Gibraltar. Paris, Gallimard, 1952. In-12, box gr…
Description

DURAS (Marguerite).

Le Marin de Gibraltar. Paris, Gallimard, 1952. In-12, box gris-blanc, décor mi-figuratif mi-géométrique couvrant le champ en mosaïque posée à fleur de box gris perle, taupe et anthracite suggérant les voiles d'un yacht, avec les portraits de Jeanne Moreau et de Ian Bannen imprimés à la krause sur la voile avant et la voile arrière et un jeu de cordages à l'œser bleu, dos lisse titré au palladium, doublure bord à bord en box bleu lagon ornée d'un semis de point argentés dessinant la carte du détroit de Gibraltar au contreplat supérieur et la côte occidentale de l'Afrique, avec le détroit au nord, au contreplat inférieur, gardes de chèvre-velours gris perle, tête bleu acier à la graphite et à l'œser bleu, non rogné, couverture et dos, coffret en bois africain gainé du même box gris-blanc (Marina Mongin, III-2017). Édition originale. Un des 55 exemplaires sur vélin pur fil, seul grand papier. Quatrième ouvrage publié par Marguerite Duras, après trois « romans de jeunesse », de facture classique et dans la veine du roman réaliste – Les Impudents en 1943, La Vie tranquille en 1944 et Un barrage contre le Pacifique en 1950 –, Le Marin de Gibraltar marque un tournant dans la pratique littéraire de l'auteur en cela qu'il se dégage des codes réalistes pour s'inscrire dans une esthétique proche de celle du Nouveau roman. Magnifique reliure parlante de Marina Mongin, évoquant aussi bien les thèmes et les lieux du roman que les acteurs principaux de son adaptation cinématographique, réalisée en 1967 par Tony Richardson. Le volume est conservé dans un luxueux coffret en fraké bariolé africain, garni de chèvre-velours gris et gainé du même box gris-blanc que la reliure, réalisé par l'ébéniste d'art Louis-Marie Vincent ; il comporte un volet coulissant secret permettant de ranger la lettre autographe jointe. On joint en effet une importante lettre autographe signée de Marguerite Duras à Madeleine Chapsal. [Italie] (cachet postal : Livorno Ferrovia), Samedi 7 août [1965]. 3 pp. in-4, avec enveloppe adressée à Madeleine Chapsal chez l'artiste Agathe Vaito (1928-1973) au Plan du Castellet, dans le Var. Cette très belle lettre de Marguerite Duras à son amie Madeleine Chapsal évoque notamment l'adaptation cinématographique du Marin de Gibraltar et la liaison amoureuse entre Jeanne Moreau et Tony Richardson, l'actrice principale et le réalisateur du film, sorti en 1967. Chère Madeleine, votre lettre m'a bien fait plaisir. Je ne sais plus quand j'irai dans le midi. Je reviens de Rome. Je pars pour Madrid. Et entre temps (je vais ou j'irai) à Paris. Je voudrais bien devenir une femme-en-avion, comme ça, une bonne femme qui n'a pas peur de l'avion, moi qui n'ai jamais fait le moindre sport, ce serait une façon de. J'en suis loin encore. Ce sont des Productions Cinématographiques qui me payent ces voyages et à Rome (comme à Madrid je ferai) je travaillai 10 h par jour. C'est à ce prix que je vole. / J'ai été contente de vous connaître, très, vraiment. [...] Jeanne [Moreau] attend son histoire avec Tony [Richardson]. Et elle l'aura. Et ce sera sérieux. Car elle le désire. Et lui a besoin de cela pour que le Marin de Gibraltar soit un film sur le bonheur. Cette "expression", je l'ai dite à Jeanne et elle en a été illuminée à cause de Tony. [...] Reste la mer – le travail. Je n'ai pas envie de travailler. Et puis, je suis séparée de la mer par la via Aurélia où il passe des tonnes d'automobiles de nuit et de jour (de loin c'est les 24 h du Mans à cause des tournants. Les pneus crient). Il n'y a pas de sable et je me casse régulièrement la figure sur les galets. / Il faut que j'aille à Prague aussi et puis encore à Rome en octobre. Ça fait de l'aviation en plus. J'ai envie d'aller chez Jeanne quand même. Ce serait vers le 27 août au plus tôt. Serez-vous encore au Beausset ? [...] / Je vous embrasse bien fort Madeleine. / Marguerite. Le réalisateur britannique Tony Richardson (1928-1991), marié à l'actrice Vanessa Redgrave, l'a quittée en 1967 pour vivre quelque temps avec Jeanne Moreau (1928-2017), qu'il avait dirigée dans deux films : Mademoiselle en 1966 et Le Marin de Gibraltar en 1967. À noter qu'en juillet 1965, en marge du tournage de Mademoiselle, une interview de Jeanne Moreau par Marguerite Duras a été filmée pour la télévision dans le décor de la maison corrézienne de Madeleine Chapsal. Petite coupure dans le pli horizontale des 2 ff., menue déchirure à l'enveloppe.

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