ENRICO SCALABRINI (1843-1881)

AIGUIÈRE ET SON BASSIN DU SÉNATEUR ROSSI DI SCHIO Milan, 1874 Acier, argent et or H. 31 cm, D. 34 cm Signé et daté sur le col de l'aiguière : « E. Scalabrini fece - Milano 1874 » Provenance Commande du sénateur Alessandro Rossi, 1874 Exposition Philadelphie, 1876, Exposition universelle BIBLIOGRAPHIE L’Esposizione Universale di Filadelfia del 1876 illustrata, Milan, 1876, reproduit p. 22-23 Enrico Colle, Angela Griseri et Roberto Valeriani, Bronzi decorativi in Italia : bronzisti e fonditori italiani dal Seicento all’Ottocento, Milan, Electa, 2001, reproduit p. 315 et cité p. 328 note 77 Notre aiguière et son bassin, sont un fleuron des arts industriels italiens des années 1870. Un bas-relief en argent librement inspiré de l’Antiquité décore la panse de l’aiguière en acier, souligné par des incrustations d’or, entre deux frises d’acanthes et d’iris d’eau. Des amours chevauchant des tritons accompagnent les figures de Neptune, que l’on reconnaît à son trident, et de Vénus anadyomène, nue sur un coquillage. L’anse est formée d’une figure de proue féminine, une Néréïde, les mains joignant deux dauphins et les pieds en appui sur un hybride à tête de bouc. Ce thème marin se décline sur l’aile du bassin où le char de Bacchus, qui s’abreuve goulûment, et celui de Cérès, une gerbe de blé à la main, s’invitent au milieu des petits amours. Le cortège est bordé d’une légère frise de godrons perlés. Cet ensemble, créé par Enrico Scalabrini (1843-1881) en 1874, lui a été commandé par le grand industriel et homme politique Alessandro Rossi (fig. 1). Il sera exposé deux ans plus tard à Philadelphie en 1876 (fig. 2). Notre artiste a puisé son inspiration chez les grands bronziers de la Renaissance florentine, de Ghiberti à Cellini, à la recherche de fantaisie nourrie de culture savante. Ses contemporains ont loué ses objets en métal d’une exquise finesse et la reine elle-même lui fait réaliser de petits coffrets comme celui présenté à l’Exposition universelle de Vienne en 1873.