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RARE PAIRE D'APPLIQUES « AUX MAGOTS »

FRANCE, ÉPOQUE LOUIS XV, VERS 1750
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Description

RARE PAIRE D'APPLIQUES « AUX MAGOTS » FRANCE, ÉPOQUE LOUIS XV, VERS 1750 Bronze doré, cuivre patiné et laqué H. 40 cm, L. 26 cm Provenance : Ancienne collection de la Comtesse Zoubov, Genève Acquise en 1977 auprès de la galerie Grandes Epoques à Genève Collection Paris Cette paire d’appliques à deux lumières en bronze très finement ciselé et doré, à décor rocaille de volutes, feuillage et fleurettes témoigne de l’âge d’or du goût chinois dans les arts décoratifs français au XVIIIe siècle. Elles se distinguent des autres modèles de cette époque par la présence de deux « magots » en cuivre laqué noir, rouge et or afin de ressembler le plus possible aux précieuses laques de Chine et du japon. L’encyclopédie de Diderot et d’Alembert donne du terme « magot » la définition suivante : « figures en terre, en plâtre, en cuivre, en porcelaine, ramassées, contrefaites, bizarres que nous regardons comme représentant des chinois ou des indiens. Nos appartement en sont décorés. Ce sont des colifichets précieux dont la nation s’est entêtée… ce reigne est celui des magots » Il est intéressant de citer certains inventaires après décés et calogues de ventes du XVIIIe siècle mentionnant la présence de tels objets dans les intérieurs raffinés de l’époque. Ainsi, dans le catalogue raisonné de la vente de LouisJean Gaignat à Paris en 1769, une paire d’appliques à trois branches comparables est décrite : « 189 une paire de bras de cheminée à trois branches, d’un beau modèle bien ciselé et doré. Dans chaque bras est une figure de magot vernie, en laque et richement habillée dans le goût du Japon par Martin ». Gaignat possédait également une grande pendule par Pierre Le Roy : « elle est ornée de plusieurs figures de cuivre représentant des figures de cuivre par Martin imitant le laque : ils sont richement habillés et ouvragés… ». La description de ces objets par le célébre marchand mercier Simon Philipe Poirier (vers 1720-1785) attribue ces magots à la célèbre famille de vernisseurs parisiens, les Martin. Par ailleurs, dans l’inventaire de la duchesse du Maine, grande amatrice de laque ancien et dont l’intérieur était du dernier gôut, l’expert emploi le terme de « pagode » afin de désigner ces figures chinoises qu’i attribue toujours à Martin. « …dans la chambre en suitte ditte cabinet de la chine …n° 521 deux girandoles à deux branches de cuivre doré portée sur deux pagodes de verny de Martin montées en bronze doré d’or moulu prisées 140 livres… » Si les états des marchandises des Martin sont silencieux sur ces figures de bronze laqué, les mentions « de » et « par » Martin par les experts de ces ventes, le plus souvent des marchands merciers semblent bien prouver qu’ils en produisaient. Les recherches conduites par le laboratoire de recherche des musées de France sur ce type de figure laquée permettent de préciser la technique employée : sur une base cuivrée étaient posées plusieurs couches organiques assurant une barrière avec le support métallique et permettant une accroche pour la couche de laque noire. Le décor était ensuite réalisé par la pose de laques rouge et brune auxquelles étaient mêlés de l’or. Si nous connaissons un certain nombre de ces fi gures de « magots » en cuivre laqué, apportant leur note d’exotisme à des objets occidentaux tels, chenets, pendules, cartels, presse papiers (Fig. 1 à 3). Les bras de lumière tels ceux que nous présentons restent rarissime. Citons toutefois une paire d’appliques comparables vendues chez Sotheby’s à Paris le 9 novembre 2010, lot 177 ( Fig. 4). Cett e paire d’applique illustre la perfection incomparable att einte par les bronzier et laqueurs français de cett e époque, qui n’ont eu de cesse de renouveler les formes, les techniques et les décors afi n de réaliser une production raffi née envoûtant une riche clientèle européenne passionnée par l’Extrême Orient.

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RARE PAIRE D'APPLIQUES « AUX MAGOTS » FRANCE, ÉPOQUE LOUIS XV, VERS 1750 Bronze doré, cuivre patiné et laqué H. 40 cm, L. 26 cm Provenance : Ancienne collection de la Comtesse Zoubov, Genève Acquise en 1977 auprès de la galerie Grandes Epoques à Genève Collection Paris Cette paire d’appliques à deux lumières en bronze très finement ciselé et doré, à décor rocaille de volutes, feuillage et fleurettes témoigne de l’âge d’or du goût chinois dans les arts décoratifs français au XVIIIe siècle. Elles se distinguent des autres modèles de cette époque par la présence de deux « magots » en cuivre laqué noir, rouge et or afin de ressembler le plus possible aux précieuses laques de Chine et du japon. L’encyclopédie de Diderot et d’Alembert donne du terme « magot » la définition suivante : « figures en terre, en plâtre, en cuivre, en porcelaine, ramassées, contrefaites, bizarres que nous regardons comme représentant des chinois ou des indiens. Nos appartement en sont décorés. Ce sont des colifichets précieux dont la nation s’est entêtée… ce reigne est celui des magots » Il est intéressant de citer certains inventaires après décés et calogues de ventes du XVIIIe siècle mentionnant la présence de tels objets dans les intérieurs raffinés de l’époque. Ainsi, dans le catalogue raisonné de la vente de LouisJean Gaignat à Paris en 1769, une paire d’appliques à trois branches comparables est décrite : « 189 une paire de bras de cheminée à trois branches, d’un beau modèle bien ciselé et doré. Dans chaque bras est une figure de magot vernie, en laque et richement habillée dans le goût du Japon par Martin ». Gaignat possédait également une grande pendule par Pierre Le Roy : « elle est ornée de plusieurs figures de cuivre représentant des figures de cuivre par Martin imitant le laque : ils sont richement habillés et ouvragés… ». La description de ces objets par le célébre marchand mercier Simon Philipe Poirier (vers 1720-1785) attribue ces magots à la célèbre famille de vernisseurs parisiens, les Martin. Par ailleurs, dans l’inventaire de la duchesse du Maine, grande amatrice de laque ancien et dont l’intérieur était du dernier gôut, l’expert emploi le terme de « pagode » afin de désigner ces figures chinoises qu’i attribue toujours à Martin. « …dans la chambre en suitte ditte cabinet de la chine …n° 521 deux girandoles à deux branches de cuivre doré portée sur deux pagodes de verny de Martin montées en bronze doré d’or moulu prisées 140 livres… » Si les états des marchandises des Martin sont silencieux sur ces figures de bronze laqué, les mentions « de » et « par » Martin par les experts de ces ventes, le plus souvent des marchands merciers semblent bien prouver qu’ils en produisaient. Les recherches conduites par le laboratoire de recherche des musées de France sur ce type de figure laquée permettent de préciser la technique employée : sur une base cuivrée étaient posées plusieurs couches organiques assurant une barrière avec le support métallique et permettant une accroche pour la couche de laque noire. Le décor était ensuite réalisé par la pose de laques rouge et brune auxquelles étaient mêlés de l’or. Si nous connaissons un certain nombre de ces fi gures de « magots » en cuivre laqué, apportant leur note d’exotisme à des objets occidentaux tels, chenets, pendules, cartels, presse papiers (Fig. 1 à 3). Les bras de lumière tels ceux que nous présentons restent rarissime. Citons toutefois une paire d’appliques comparables vendues chez Sotheby’s à Paris le 9 novembre 2010, lot 177 ( Fig. 4). Cett e paire d’applique illustre la perfection incomparable att einte par les bronzier et laqueurs français de cett e époque, qui n’ont eu de cesse de renouveler les formes, les techniques et les décors afi n de réaliser une production raffi née envoûtant une riche clientèle européenne passionnée par l’Extrême Orient.

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