BRESDIN Rodolphe (1822-1885). 4 L.A.S. «Rodolphe Bresdin» ou «Bresdin», septembr…
Description

BRESDIN Rodolphe (1822-1885).

4 L.A.S. «Rodolphe Bresdin» ou «Bresdin», septembre-décembre 1878, au docteur Paul GACHET à Auvers-sur-Oise; 8 pages et demie in-8 et 1 page in-12, une enveloppe. Rares lettres du graveur au médecin ami des peintres et de Van Gogh. Elles concernent notamment le placement de la troisième fille de Bresdin, Rodolphine, comme servante, ouvrière ou domestique par l'entremise du docteur Gachet. Bresdin et sa famille viennent alors de rentrer de quatre années d'exil volontaire au Canada, où il fut encore plus pauvre qu'auparavant. Paris 22 septembre. «Monsieur Causin m'a dit qu'il espère vous voir pro­chainement. Je saisirai cette occasion pour lui remettre quelque chose pour vous. En vous priant de l'accepter en souvenir du temps passé. [...] Si à votre passage vous désirez me voir, je le saurai par M Causin. Santé joie et prospérité»... Lundi 28 [octobre]. «J'ai été surpris bien agréablement en apprenant par Monsieur Causin qu'il vous connaissait et était de vos amis; et que vous aviez de votre côté gardé un bon souvenir de moi comme je l'avais de mon côté si vivace. Me rappelant toujours avec plaisir l'heure que nous avons passée ensemble à dîner chez vous avec le regretté Bataille. Soyez donc assez bon je vous prie pour m'écrire un petit mot dans lequel vous me donnerez et de vos nouvelles et une idée du pays que vous habitez. [...] J'espère avoir le plaisir de vous voir dans un de vos voyages à Paris, et peut-être que j'irai vous voir si je savais un jour où vous seriez libre, quelle bonne bouffée du bon vent d'autrefois je respirerais. Ma poignée de main digne des temps homériques».. 20 novembre. «Je vous suis bien reconnaissant de vos bons offices et des efforts que vous faites pour m'être utile mais je me trouve dans une position de famille telle que je crains bien de ne pas pouvoir profiter de votre bonne volonté au moins pour le moment; car ma femme et mes enfants ont un tel esprit d'entêtement et mauvaise interprétation caractérisée par un orgueil insupportable qui ne peuvent être égalés que par leur ignorance crasse et leur mauvaise volonté à écouter tout ce qui pourrait leur être vraiment profitable. [...] La 3ème venait justement de quitter son patron pour le porte monnaie; cela allait tout seul mais elle est rentrée chez lui à quarante sous par jours; et il y a un engagement, non définitif toutefois, de l'y laisser un an, il voulait un écrit mais je ne l'ai pas donné, toutefois la mère pour les quarante sous par jour ne voudra jamais la laisser partir sans une compensation quelconque. Or vous ne me faites part d'aucune des conditions ni pour aller chez cette dame de votre connaissance ni pour la Pologne. Si donc mon cher ami vous étiez assez bon pour me mettre au courant des conditions, stipulations et avantages qui pourraient résulter pour l'enfant ou pour nous (ou plutôt pour sa mère) car pour moi je ne veux en aucune sorte profiter en quoi que ce soit des enfants [...], me dire dans quelles conditions exactes, soit pour les gages, engagements, devoirs à remplir, entretien, travail clauses et conditions, devoirs à remplir, en un mot tout ce qui regarde l'emploi à remplir, par l'enfant, ouvrière ou domestique ou simple compagnie, la manière dont les gages seraient payés; si elle serait entretenue ou non, si les gages lui seraient payés à elle ou envoyés à ses parents, chiffre des gages. Pour combien de temps, car je ne serais pas fâché qu'elle échappa le plus longtemps possible à l'influence de sa mère et de ses soeurs et si pour la Pologne la chose était possible j'en serais enchanté elle a déjà été au Canada, pays où le climat et les habitudes sont à peu près identiques, et elle serait enchantée de la chose»... 2 décembre. «J'avais peur de vous fâcher en vous demandant trop de renseignements sur ce que vous me proposiez, je crains bien que vous ne soyez en effet fâché, ce qui me ferait d'autant plus de peine que ce n'était pas du tout dans ma pensée, loin de là. Mais si la chose était, pardonne- moi et ne voyez dans ceci que la sollicitude bien naturelle dans un père lorsqu'il s'agit de se séparer de ses enfants, et les envoyer si loin. Mettez donc je vous prie de côté toute rancune et veuillez me répondre à celle-ci [...] Je ne croyais pas que ma petite voudrait partir aussi facilement et au contraire elle en serait enchantée préférant cela au porte monnaie. Je vous dirais donc que pour la dame aux papillons, dont vous m'avez parlé, et aux fleurs, aucune ne se soucie d'y aller pour le moment. Mais pour la Pologne au contraire la petite de 14 ans ½ serait enchantée et ne parle plus que de son départ s'il est encore temps, et me supplie de vous écrire pour cette place [...] La petite ayant passé 4 ans au Canada et ayant déjà été placée dans de pareils conditions de climat et autres elle ne s'en étonne pas du tout et se trouve dans la situation exigée.»

BRESDIN Rodolphe (1822-1885).

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