Attribution to EUGENIO LUCAS VELAZQUEZ (Madrid, 1817-1870)

Attribution à EUGENIO LUCAS VELAZQUEZ (Madrid, 1817-1870) "Condamné par l'Inquisition". Huile sur toile. Elle présente des défauts et des trous. Mesures : 28,5 x 36 cm. Le tribunal du Saint-Office, connu sous le nom d'Inquisition, a été aboli en 1834, par décret de la reine María Cristina de Borbón (1806-1878). Eugenio Lucas Velázquez n'a donc pas été un témoin direct des pratiques de cette institution. Cependant, l'intérêt de Lucas Velázquez pour la figure de Goya l'a amené à développer l'imagerie du maître de Fuendetodos. C'est pourquoi il a interprété les scènes dans lesquelles Goya critiquait férocement la société, comme les œuvres traitant de l'Inquisition. Il apporte une esthétique plus somptueuse, suggestive et, dans une certaine mesure, pittoresque. Il crée ainsi une esthétique proche des préceptes du romantisme, typique de la société de l'époque. C'est pourquoi, dans cette scène dramatique, nous pouvons apprécier les coups de pinceau lâches et sans retenue, avec les tons sombres caractéristiques de la peinture de Lucas Velázquez et des héritiers de Goya. Lucas Velázquez est sans doute l'artiste romantique espagnol qui a le mieux compris l'art de Goya, devenant l'adepte le plus important et le plus passionné de l'univers goyesque après la mort du génie aragonais, dont il a réussi à assimiler l'essence au point de rendre parfois difficile l'attribution correcte de certaines œuvres peu étudiées. Mentionné depuis le XIXe siècle sous le nom d'Eugenio Lucas Padilla ou Eugenio Lucas l'Ancien et comme natif d'Alcalá de Henares, il est en réalité né à Madrid le 9 février 1817. Il commence sa formation artistique en tant qu'élève de l'Académie San Fernando, bien que, insatisfait du classicisme froid de l'enseignement académique, il préfère étudier directement les grands génies de la peinture espagnole. Au Musée du Prado, il copie Velázquez et, surtout, Goya, dont l'œuvre marquera définitivement le style et la personnalité créative de cet artiste. Lucas trouve dans les compositions de Goya une veine extraordinaire pour développer une peinture imaginative de passions déchaînées, de visions fantastiques et de scènes de drame intense dans le plus authentique esprit romantique, principalement des scènes d'inquisition, de sorcellerie, de pèlerinage, de manolas et de taureaux, tous thèmes qu'il a appris de Goya et qui constituent le noyau le plus intéressant de sa carrière artistique extrêmement prolifique. En 1850, il peignit également le plafond du Teatro Real de Madrid, aujourd'hui disparu, puis la reine Isabelle II le nomma peintre de chambre honoraire et chevalier de l'ordre de Charles III.